Après la démission de M. Sébastien Lecornu et de son gouvernement, la France s’apprête à connaître son sixième Premier ministre en moins de deux ans — et son troisième en moins de deux mois. Une instabilité institutionnelle sans précédent plonge le pays dans l’incertitude la plus totale.
Une crise politique qui a un coût
Cette absence de cap se traduit déjà par la hausse du coût de la dette, le taux de l’emprunt à dix ans frôlant désormais les 3,6 %, traduisant la perte de confiance des marchés dans la trajectoire économique française. À cela s’ajoutera vraisemblablement le recours prochain à une loi spéciale, faute de loi de finances, dont le coût pour le budget de l’État est estimé à l’ordre de 10 milliards d’euros. Le déficit, qui devrait être résorbé, ne cesse d’augmenter.
Cette crise dégrade également le climat des affaires et installe une défiance généralisée : les ménages consomment moins et épargnent davantage, tandis que les entreprises gèlent leurs projets, réduisent ou stoppent les embauches faute de visibilité et de confiance. La France se paralyse.
Formation : le signal d’alarme
Les budgets de formation illustrent ce blocage. Faute de financements consolidés, plusieurs entreprises de la branche HCR ne peuvent plus faire financer les formations prévues pour leurs salariés d’ici la fin de l’année. Quand la formation s’arrête, ce sont les compétences, l’emploi et l’avenir même de nos professions qui vacillent.
Restaurer la confiance
Les professionnels de l’hôtellerie-restauration n’attendent pas de promesses : ils demandent un cap clair, une parole crédible et un État qui gouverne. Ils attendent aussi que l’État gère le pays autrement mieux, en faisant des économies comme ils doivent équilibrer leurs propres comptes. La France ne peut pas se permettre un nouvel hiver d’immobilisme. Il faut redonner aux entreprises la visibilité et la stabilité indispensables pour investir, embaucher et former.
En attendant que la classe politique retrouve la raison, le terrain, lui, doit continuer de tenir debout. Ce sont nos entrepreneurs, nos salariés, nos établissements qui maintiennent le pays en mouvement.
À défaut de stabilité politique, préservons la stabilité économique. Et à défaut de cap national, affirmons celui de nos professions : travail, service et confiance.
Le travail continue.
Catherine Quérard
Présidente du GHR