Après le vote définitif ce mardi 15 décembre 2026 de la loi de financement de la Sécurité sociale pour 2026 à l’Assemblée Nationale, une évidence s’impose : lorsque le dialogue parlementaire aboutit, des compromis sont possibles.
Le PLFSS 2026, profondément remanié par le Parlement, en est l’illustration. Les élus ont corrigé des mesures excessivement pénalisantes pour l’économie réelle, préserver l’emploi et l’apprentissage, et refuser nombre de charges supplémentaires qui auraient pesé directement sur les entreprises et le pouvoir d’achat. Le déficit de la Sécurité sociale reste élevé, mais il a été contenu. Il résulte de choix politiques assumés, débattus et votés.
Ce travail parlementaire est nécessaire. Il contraste avec la situation actuelle du projet de loi de finances pour 2026. Le PLF, rejeté massivement en première lecture à l’Assemblée nationale, profondément remanié par le Sénat, entre dans une phase de négociations sous haute tension, alors même que le pays a besoin de visibilité, de stabilité et de décisions rapides.
Pour nos entreprises de l’hôtellerie-restauration, cette incertitude est particulièrement préoccupante. Notre secteur, intensif en main-d’œuvre, exposé aux variations de charges et de fiscalité, a besoin de règles claires pour investir, embaucher et former. Des mesures essentielles, comme la reconduction de l’exonération sociale et fiscale des pourboires, restent aujourd’hui suspendues à l’issue de la commission mixte paritaire. Ce flou n’est ni soutenable ni responsable.
Deux année électives nous attendent, le travail des urnes fera son office. D’ici là, nous appelons les parlementaires à finaliser et voter une Loi de finances pour 2026 en trouvant un accord tenant compte à la fois des impératifs de redressement des finances publiques et de la réalité économique des entreprises.
L’effort budgétaire ne doit pas reposer uniquement sur des transferts, des hausses de prélèvements ou des incertitudes prolongées. Il doit s’appuyer sur une stratégie lisible, cohérente, et surtout compatible avec la création de richesse et d’emplois sur nos territoires.
Le temps parlementaire est compté. Le temps économique, lui, ne peut plus attendre. Comme pour la Sécurité sociale, la responsabilité collective commande d’aboutir. Vite. Et bien.
Catherine Quérard
Présidente du GHR